Histoire : Armand Veille a succombé aux balles allemandes il y a 78 ans

L’ancien maire de Crottet n’a pas survécu à un guet-apens tendu par l’occupant allemand à hauteur de Saint Clément (commune de Mâcon – 71) quelques jours avant la Libération du secteur par les troupes américaines.
Christophe Greffet (2ème en partant de la gauche) avec la délégation du conseil municipal de Crottet devant la stèle mâconnaise

Armand Veille est né le 6 octobre 1908 à Pont-de-Veyle. Il a été élu maire de Crottet en 1935 puis destitué par les autorités de Vichy sur dénonciations en 1941 et enfin assassiné par les nazis le 19 août 1944 en compagnie de deux camarades de la Résistance. Il avait également été mobilisé en  1939 puis démobilisé en juillet 1940. Il s’agissait d’un homme avec une grande liberté de parole. On ne lui aurait pas pardonné son opposition à Vichy et son engagement en tant que responsable du secteur de Pont-de-Veyle de l’Armée secrète.

Christophe Greffet a ré-initié le dépôt de gerbe sur la stèle de Saint Clément depuis 2019 et s’est donc rendu sur les lieux du guet-apens ce matin avec une délégation des élus de Crottet. Ce féru d’Histoire nous rappelle le contexte et les hypothèses liées à cet événement.


LE RÉCIT DE CHRISTOPHE GREFFET

«  Trois personnes sont tombées dans ce guet-apens : Armand Veille, Adrien François Guyannet, chauffeur chez Marion à Saint Jean-sur-Veyle, et Éloi Pichon, résistant venu de Meurthe-et-Moselle. La période était sous fortes tensions quatre jours après le débarquement de Provence. Les entrées de Mâcon étaient tenues par les allemands et un autre résistant, Maurice Chevrolat, natif d’Illiat, avait été fusillé quelques heures plus tôt à Saint Laurent-lès-Mâcon. Le véhicule des trois résistants venait de la route de Lyon et s’est heurté à un poste de contrôle à Saint Clément. Les conditions de ce contrôle restent assez troubles. On sait qu’Éloi était armé d’un revolver et qu’il a tiré sur les allemands sans « réussite ». Il est touché sévèrement par riposte. Armand Veille et Adrien François Guyannet feront ensuite les « frais » de cet échange de coups de feu. Il était autour de 17 heures et il faisait très chaud ce 19 août. Les trois résistants allaient chercher de l’essence rue rambuteau pour alimenter le maquis. On ne peut s’empêcher de penser que ce guet-apens aurait pu être organisé. »


La commémoration du 80ème anniversaire de cette disparition en 2024 est prévue en y associant les familles.


Texte et photos : Éric Bernet

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Un commentaire

  1. […] La rédaction a poussé la curiosité à demander à cette responsable associative les principaux événements évoqués dans l’ouvrage : « Commençons par le Maréchal De Lattre De Tassigny qui a décollé de la prairie de Manziat pour Londres, on peut également citer Mémé Broyer, figure emblématique de la Résistance locale, le docteur et le vétérinaire fusillés au pont des Cordeliers à Pont-de-Vaux ou encore Armand Veille tombé dans un get-apens à Mâcon (voir notre article d’août dernier : https://laindependant.fr/histoire-armand-veille-a-succombe-aux-balles-allemandes-il-y-a-79-ans/). » […]

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