Saint Clément (Mâcon) : Une gerbe pour honorer la mémoire de trois résistants

Des élus de Crottet, accompagnés du conseiller départemental Christophe Greffet, ont rendu hommage samedi matin à Armand Veille, ancien maire de Crottet, mais aussi à ses deux camarades : Adrien François Guyannet et Éloi Pichon.
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L’ancien maire de Crottet n’a pas survécu à un guet-apens tendu par l’occupant nazi à hauteur de Saint Clément (commune de Mâcon – 71) quelques jours avant la Libération du secteur par les troupes américaines.

Armand Veille est né le 6 octobre 1908 à Pont-de-Veyle. Il a été élu maire de Crottet en 1935 puis destitué par les autorités de Vichy sur dénonciations en 1941 et enfin assassiné par les nazis le 19 août 1944 en compagnie de deux camarades de la Résistance. Il avait également été mobilisé en  1939 puis démobilisé en juillet 1940. Il s’agissait d’un homme avec une grande liberté de parole. On ne lui aurait pas pardonné son opposition à Vichy et son engagement en tant que responsable du secteur de Pont-de-Veyle de l’Armée secrète.

Christophe Greffet a ré-initié le dépôt de gerbe sur la stèle de Saint Clément depuis 2019 et s’est donc rendu sur les lieux du guet-apens ce matin avec une délégation des élus de Crottet. Ce féru d’Histoire nous a expliqué le contexte et les hypothèses liées à cet événement.


LE RÉCIT DE CHRISTOPHE GREFFET

«  Trois personnes sont tombées : Armand Veille, Adrien François Guyannet, chauffeur chez Marion à Saint Jean-sur-Veyle, et Éloi Pichon, résistant venu de Meurthe-et-Moselle. La période était sous fortes tensions quatre jours après le débarquement de Provence. Les entrées de Mâcon étaient tenues par les allemands et un autre résistant, Maurice Chevrolat, natif d’Illiat, avait été fusillé quelques heures plus tôt à Saint Laurent-lès-Mâcon. Le véhicule des trois résistants venait de la route de Lyon et s’est heurté à un poste de contrôle à Saint Clément. Les conditions de ce contrôle restent assez troubles. On sait qu’Éloi était armé d’un revolver et qu’il a tiré sur les allemands sans « réussite ». Il a été touché sévèrement par riposte. Armand Veille et Adrien François Guyannet feront ensuite les « frais » de cet échange de coups de feu. Il était autour de 17 heures et il faisait très chaud ce 19 août. Les trois résistants allaient chercher de l’essence rue rambuteau pour alimenter le maquis. On ne peut s’empêcher de penser que ce guet-apens aurait pu être organisé. C’est d’ailleurs le terme qu’a employé Jean-Marie Simon, conseiller général du canton de Pont-de-Veyle un an après les faits (…) L’idée de l’occupant était malheureusement d’éliminer des gens avant de se retirer. D’ailleurs, les différents documents administratifs donnent des heures différentes de décès des victimes. Ils ne seraient pas tous morts sur le coup et auraient pu subir une séance de tortures où ils auraient succombé. »


LES PROJETS POUR LE 80ème ANNIVERSAIRE

La commémoration du 80ème anniversaire de ces disparitions en 2024 est prévue en y associant les familles qui seront contactées rapidement.

Pour Christophe Greffet, « il conviendra de mettre rapidement en place un calendrier exhaustif de commémoration l’an prochain afin de n’oublier personne, rétablir la mémoire et recenser pour illustrer. Ce sujet sera évoqué avec les maires du secteur dès fin septembre. »


LE MOT DU MAIRE

Pour Jean-Philippe Lhôtelais, «  en 2020, nous célébrions 75 ans de paix en Europe. Depuis, on peut remarquer que ce constat est d’une grande fragilité. La guerre est actuellement aux portes de l’Europe, à 2 000 kilomètres de chez nous à cause de personnes cupides aux égos surdimensionnés. Il est primordial de rappeler l’importance l’Ecole, des institutions et de l’Histoire. »

Texte et photo : Eric Bernet

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