Mâcon / Replonges : Aujourd’hui, Focus sur… Stéphanie Freyer !

Deuxième volet de cette rubrique qui vise à mettre en avant des aindinois pour développer des activités « remarquables » : Après Bertrand Pillon et l’entreprenariat sportif, place à Stéphanie Freyer et à son école d’arts.
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GL : Stéphanie, parlez-nous de vous, de votre enfance, de vos parents.

SF : « J’ai passé toute mon enfance à Replonges où ma famille y est installée. Collège à Bâgé-la-Ville, puis le lycée Cassin à Mâcon. Mes parents ont toujours vécu à Replonges, mon père (Ndlr : Gaston Freyer) y habitait déjà avec ses parents. Des gens très investis dans la commune ! Il était ferrailleur puis dans les travaux publics, mais il est surtout connu à Replonges comme étant l’adjudant-chef de la caserne des pompiers ! Depuis l’âge de 18 ans jusqu’à sa retraite de pompier, il était volontaire pour servir Replonges et a fini au grade d’adjudant-chef.

Ma mère (Ndlr : Dominique Freyer) faisait partie de l’association du foyer musical de Replonges qui est une association de danse, chants et théâtre… »


GL : Je crois que là, est le point de départ !


SF : « C’est ça ! Effectivement, ma mère m’a raconté qu’à un moment donné, je voulais arrêter, mais elle m’a dit : « quand on commence quelque chose, on termine au moins l’année ! » et, en fait, je n’ai jamais arrêté ! »


GL : Un fort ancrage sur Mâcon ?


SF : « Oui, bien sûr ! Ma mère a même été élue municipale pour l’enfance, la culture…  Mais toujours  un fort ancrage sur Replonges et des parents se sont toujours investis dans mon projet professionnel : ils sont bénévoles pour l’EPAS et son association, au bar, à la billetterie… »


GL : Vous venez d’évoquer l’EPAS, mais avant cela, je présume qu’il y a eu des études supérieures ?


SF : « Á 18 ans, Montpellier, où j’ai préparé le diplôme d’état de professeur de danse de Jazz que j’ai obtenu, il y a déjà pas mal de temps puisque c’était en 2000 ! » Cette formation est obligatoire depuis 1989 en danse, jazz classique et contemporain …  Et il est interdit d’exercer sans ce diplôme-là ! »


 GL : Je sens pointer un petit « caillou » dans le jardin de la concurrence !


SF : « Oui, parce que ça fait du mal aux élèves. En fait. C’est ce qui me chagrine ! Car si l’on n’a pas une bonne connaissance, du fonctionnement, de l’anatomie du corps, de la pédagogique aussi, finalement on n’emmène pas les enfants là où ils pourraient être le mieux »


GL : Et après ce diplôme, vous êtes entrée dans la vie professionnelle !


SF : « Oui. 15 ans en région parisienne, où j’ai travaillé avec des associations, également, je suis allé à New York pour un stage autour de la danse de jazz et moderne. 15 jours très intenses, ce qui m’a permis de compléter la formation que j’ai reçue. J’ai dansé en compagnie professionnelle dans le sud, mais en région parisienne avec le théâtre Mogador avec Bruno Agati, notamment.
Le cirque Grus, m’a accueillie à une époque où il n’y avait pas encore d’animaux, un peu comme dans le Cirque du Soleil, vous voyez ? des acrobates, des magiciens, des danseurs… Et puis, très vite, j’ai enseigné, car j’avais aussi un projet de famille et j’avais envie de transmettre. J’ai travaillé très tôt en école de danse en région parisienne, et en conservatoire où j’ai enseigné pendant 10 ans à Trappes notamment qui est une banlieue un peu « sensible », mais où j’ai beaucoup aimé travailler en mixité avec tous les publics, notamment les personnes en situation de handicaps. Ça m’a toujours intéressé de travailler avec toutes sortes de personnes, enfants, adultes handi ou pas, amateurs ou pro, avec ou sans projet professionnel… J’ai toujours aimé enseigner la danse à tous publics. Et puis… Rupture de vie personnelle !… Divorce ! »


GL : D’où votre retour au pays ?


SF : « Oui, je suis revenue avec mes trois enfants en 2015. J’ai cherché à travailler en Conservatoire puisque j’étais déjà titulaire d’un poste, mais malheureusement il n’y a pas de poste de danse jazz au Conservatoire de Mâcon et finalement il y en a très peu qui enseignent la danse jazz, alors que c’est vraiment une discipline qui est très riche et très enseignante. Un message à faire passer : « ne laissez pas cette discipline au secteur privé et au secteur associatif, car, dans le secteur  public, il y a aussi des choses à faire dans l’enseignement de la danse jazz !

… J’ai donc monté mon projet : l’EPAS (École Professionnelle des Arts de la Scène) en partenariat avec la MJC de l’Héritan, avec qui je suis toujours fidèle, comme avec tous ceux qui m’ont permis de l’exercer.
 
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… En fait, j’ai monté l’EPAS un peu par hasard, après avoir rencontré une personne qui avait réhabilité une ancienne laiterie en centre de danses. Elle avait envie d’avoir un centre de formation en journée, car ce lieu n’était occupé qu’en soirée. Puis, finalement, un manque de visibilité, l’éloignement des grands centres urbains pour les jeunes qui ont besoin de sortir, de culture, d’animations… Trop excentrés, nous nous sommes retrouvés au Centre Omnisports de Mâcon (COM) qui nous accueille depuis 2018 ! » Mâcon est très bien desservi , et bénéficie d’une une offre culturelle, pour des artistes en devenir,  riche, récente, et très diversifiée avec par exemple : le Kézako, la Cave à musique qui reste un de nos partenaires aussi, le Théâtre de Mâcon, le festival « les vendanges de l’humour », Radio Aléo, Le Spot…
Et bien d’autres encore !… Nous sommes vraiment très ancrés sur le secteur mâconnais, car j’ai toujours voulu travailler avec les acteurs locaux et mutualiser nos forces. »

La classe d’aujourd’hui

    

L’espace de travail

GL : Nous avons évoqué le passé, le présent, qu’en est-il du futur proche ? Un scoop ?

 
SF : « En quelque sorte, puisque vous serez le premier à publier l’affiche de notre prochain spectacle à la MJC de l’Héritan :  Osons 8 Femmes.


Comme je l’ai expliqué, l’EPAS est un centre de formation d’artistes pour des jeunes de 18 à 25ans, voire 30, s’il y en a qui veulent s’intégrer dans le tissu artistique plus tard. Donc des jeunes qui se forment en jazz, chants et danses pendant trois ans à raison de 25h par semaine et qui préparent plusieurs spectacles par ans (8 à 10). Le prochain à lieu les 12 et 13 mai à la MJC de l’Héritan comme vous pouvez le voir sur l’affiche ! Ce spectacle tourne autour du film de François Ozon « Huit Femmes » qui avait réuni de grandes stars de la scène française comme Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Fanny Ardant, Danielle Darrieux… Nous avons réalisé un petit casting de nos jeunes, qui sont 15 cette année. Chacun a un rôle et pourra s’essayer à se glisser dans la peau de ces stars dans une sorte de Cluedo géant  où le chant, les danses, le théâtre se mêlent déjà très bien à l’origine. Nous en faisons une comédie musicale que nous allons présenter au public mâconnais et aindinois ! »

Julien Bourieres, prof de théâtre


 

 Des élèves studieux !


GL : Quels sont vos critères d’accueil à l’EPAS ?


SF : « Nous avons besoin de jeunes qui sont passionnés, motivés, pour développer des compétences professionnelles dans le milieu. Alors il faut qu’ils aient un bon niveau amateur. Ce serait vraiment compliqué de démarrer de zéro et de former des professionnels en trois ans qui passent vraiment très vite, et il y a un temps de digestion, de maturation, de tout ça et il faut découvrir sa personnalité artistique, voir dans quel domaine on peut s’inscrire dans la suite. Ça prend du temps, il faut vraiment qu’ils aient un très bon niveau amateur dans l’une des trois disciplines.


L’intérêt d’intégrer l’école est de devenir pluridisciplinaire et de toucher un peu à tout dans le théâtre, chant et danse pour pouvoir être un comédien qui sait chanter-danser et tout ce qui peut s’inscrire dans une troupe de théâtre par exemple, enregistrer un album, partir en tournée avec des musiciens… Avoir plusieurs flèches à son arc de telle façon de transformer son rêve de départ en vrai métier ! »


Prochaines auditions pour la formation professionnelle des 18-29 ans :
21 avril, 13 mai & 21 juillet au Centre Omnisport de Mâcon.
Pour aller plus loin : www.epas.pro
Courriel : contact@epas.pro



Propos recueillis par Gilles Lalaque

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