Mâcon – Législatives anticipées  : Salle comble pour la réunion publique des candidats du Nouveau Front Populaire

Pour Arthur Gautherin, chargé d’introduire les débats, « cette campagne jouit d’une très bonne dynamique. Près de 300 militants sont investis en Mâconnais et en Clunisois par diverses actions telles que du collage d’affiches, du tractage de programme ou encore du porte à porte pour échanger avec la population. »

Pour compléter ces propos liminaires, Nicole Eichmann, ancienne conseillère régionale de Bourgogne, a rappelé que « cette dissolution était incompréhensible et dangereuse. Jean-Luc Delpeuch et Catherine Amaro disposent d’une formidable équipe de 300 militants joyeux et solidaires. Hier (Ndlr : comprendre mardi soir) à Cluny, la salle était déjà archi-pleine. »

Avant la prise de parole des deux candidats, trois soutiens de premiers plans ont pris la parole.

ÈVE COMTET-SORABELLA : « LA CANDIDATURE DE L’UNION »

Eve Comtet-Sorabella, Présidente du groupe d’élus « Mâcon Citoyens » à la Ville de Mâcon : « Cette double candidature est une très belle chose. C’est en effet la candidature de l’Union et de la Gauche unie. Localement, on connaît l’Union depuis fort longtemps, depuis les élections locales de 2014 puis celles de 2020. Le Collectif « Mâcon Citoyens » travaille toujours aux côtés de ses six élus, pour préparer les conseils municipaux également, dans un esprit de concertation et de participation citoyenne (…) Nous avons donc aujourd’hui une Gauche unie avec le programme qu’il nous faut ! »

STEPHEN KERCKHOVE : « FAIRE LE JOB UNE FOIS ÉLUS »

Stephen Kerckhove, Directeur Général de l’association « Agir pour l’Environnement » : « Un classement répertorie la présence des députés pour les votes « environnementaux ». Benjamin Dirx, l’actuel député de cette circonscription, a été absent 66 fois sur 67 votes. Le site nosdeputes.fr le recense également comme un mauvais élève (plus de précisions sur https://www.nosdeputes.fr/benjamin-dirx) (…) J’alerte également sur le programme amateuriste du Rassemblement National en termes d’écologie (…) Nos deux candidats, Jean-Luc Delpeuch et Catherine Amaro, sont complémentaires : l’un plutôt rural à Cluny, l’autre urbaine basée à Mâcon, ils aiment les gens et le contact humain. Je sais qu’ils feront le job une fois élus ! »

JÉRÔME DURAIN : « LE RASSEMBLEMENT NATIONAL NE VOTE PAS LES LOIS SOCIALES »

Jérôme Durain, Sénateur de Saône-et-Loire et Président de l’intergroupe de Gauche au Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté : « Je suis né politiquement suite au 21 avril 2002. Le sens de mon engagement est de combattre l’extrême droite. Il convient de trouver de l’optimisme pendant cette période d’obscurité. Il y a une vraie sincérité d’un électorat qui en a ras-le-bol. La Gauche doit renouer avec les classes populaires qui se sentent abandonnés. Le Rassemblement National (RN) ne vote pas les lois sociales, il est plus favorable aux patrons. Cela reste le parti des magouilles, du racisme et de la xénophobie. Il convient de ne jamais oublier ces éléments majeurs. Le RN parle de la France d’avant. Ils sont à rebours de l’Histoire du Monde. C’est un parti qui exclut et dont les propositions ne marchent pas (…) Le macronisme est un rempart en carton face au RN. Il laisse le pays abimé et fracturé. Le député sortant serait de cette mouvance. Où est-il réellement politiquement et physiquement ? On a besoin d’un député convaincu et présent. »

CATHERINE AMARO : « C’EST QUOI AU JUSTE ÊTRE D’EXTRÊME GAUCHE ? »

Catherine Amaro : candidate suppléante, conseillère municipale à la Ville de Mâcon et conseillère communautaire de Mâconnais Beaujolais Agglomération : « Cette campagne est magique, elle a un formidable entrain qui nous oblige. Pour ma part, je fais beaucoup de portes à portes et de marchés en milieu urbain. Mon métier me fait aussi beaucoup rencontrer les classes populaires et les personnes en difficultés. Je suis profondément convaincu par le choix du candidat ; (…) Mais la tâche est rude et je veux vous parler ce soir non pas seulement de ce qui nous réunit mais aussi de ce sur quoi nous sommes attaqués et je me servirai pour cela du dernier billet de Charline Vannhoenacker sur France Inter.

Charline souligne ainsi que le principal argument de campagne de Renaissance est de renvoyer dos à dos le nouveau Front populaire et le Rassemblement national, nous mettant sur le même plan et nous qualifiant d’extrême.

Elle ajoute, avec son mordant habituel, je cite, « Aujourd’hui dans les médias, si on a le malheur de parler de la gauche sans dire “extrême” devant… on est presque immédiatement fiché S.

Et chacun y va de son affirmation :

– Les candidats Front populaires sont dangereux !

et l’autre de répondre

– Je ne peux pas vous laisser dire ça ! ILS SONT EXTRÊMEMENT DANGEREUX ! »… Raison pour laquelle ils sont soutenus par Lionel Jospin lui-même…

Car nous voilà tous, mesdames et messieurs, et c’est à cela que j’en viens, nous voilà tous d’extrême gauche et toute idée de gauche est aujourd’hui présentée comme un extrême, provoquant inévitablement la ruine du pays et le blocage total de toute activité.

A entendre les médias, et malheureusement pas seulement les médias rachetés par Monsieur Vincent Bolloré, aujourd’hui donc, à entendre ces médias :

– vouloir augmenter les salaires alors que des millions de Français travaillant à temps plein peinent à finir le mois, c’est être d’extrême gauche,

– vouloir défendre la sécurité sociale et revenir à un âge décent de départ à la retraite, ce serait être d’extrême gauche,

– vouloir se faire soigner à hauteur de nos besoins et sans se ruiner, c’est être d’extrême gauche,

– augmenter les pensions de retraite afin qu’aucun de nos ainés ne vive plus sous le seuil de pauvreté, c’est être d’extrême gauche,

– lisser la progressivité de l’impôt sur le revenu sur 14 tranches, c’est être d’extrême gauche

– vouloir déployer des effectifs de police de proximité partout sur le territoire, c’est être d’extrême gauche,

– vouloir aider à la rénovation et à l’isolation de nos habitations, c’est être d’extrême gauche

– sortir du modèle des fermes-usines et améliorer la condition animale, c’est là-aussi être d’extrême gauche…

La liste est longue et je pourrais vous dévoiler sous cette forme les 150 mesures de notre programme de législature (…)

Notre force est d’avoir su nous rassembler et de sourire en toute sérénité face aux accusations outrancières. C’est un moment historique où les affirmations mensongères sont irresponsables. Les électeurs de Gauche ont toujours respecté le Front Républicain. Notre force, c’est aussi Jean-Luc Delpeuch : son savoir, sa personnalité, son expérience et sa force tranquille. »

LE CANDIDAT JEAN-LUC DELPEUCH PRÉSENTE SON PARCOURS ET SA MÉTHODE

Jean-Luc Delpeuch : Ingénieur des Mines, ancien maire de Cluny et actuel Président de la Communauté de communes du Clunisois : « J’ai 65 ans. Après avoir vécu trois ans à Bioux, j’ai rejoint Cluny dont ma famille est originaire. J’ai ainsi grandi à Cluny. J’ai beaucoup appris dans les mouvements d’éducation populaire. L’école est plus compétitive. Le travail en groupe m’a toujours plus motivé. Après des études d’ingénieur, ma carrière professionnelle a connu trois grands temps. Le premier où je me suis consacré à la prévention des pollutions. Pendant le second, j’ai eu à traiter des questions européennes à la Commission Européenne (à Prague, Bruxelles et Paris) pour le Gouvernement Français. J’ai ensuite pris un congé parental pour m’occuper de mes quatre enfants. C’est à cette période que j’ai eu l’opportunité de prendre la direction de l’Ensam, l’école d’ingénieurs implantée à Cluny. Les élections de 2008 m’ont ensuite porté à la tête d’une liste de Gauche (…) On personnalise trop la politique en France. J’entends tous vos compliments mais il faut savoir rester prudent voire modeste (…) On est dans une réalité qu’on n’a pas choisi. L’urgence a été créée délibérément. Il faut en faire quelque chose de positif (…) Je suis à la fin de mon troisième mandat local. J’aspirais à bien le terminer puis à laisser la place aux autres. Il se trouve que les membres de Mâcon Citoyens m’ont sollicité pour m’engager dans ces Législatives anticipées. Dans ces circonstances particulières, il ne fallait pas trop réfléchir ou se reposer. Il y a une vraie convergence et complémentarité avec Catherine Amaro dont je ressens toute l’énergie. Cette circonscription était dévolue à Europe Écologie Les Verts (EELV). Je suis non encarté et, en cas de victoire, je siégerai en tant qu’apparenté au groupe des Verts à l’Assemblée Nationale. Le territoire comprend 105 communes pour 100 000 habitants répartis équitablement entre urbains et ruraux (…) On apprend énormément en faisant campagne. Il faut écouter ce que les gens ont à dire, même ceux qui ne pensent pas comme nous. Il y a une vraie déception de la façon dont la politique fonctionne. Quand je dis aux gens que je touche 350 euros au titre de la Présidence de la Comcom du Clunisois, ils tombent de haut ! Il y a un vrai sentiment d’abandon, de relégation et de mépris, les votes RN expriment cela (…) Le Nouveau Front Populaire (NFP) est une chance de sortir de la quadruple impasse (Ndlr : sociale, économique, climatique et politique) dans laquelle nous nous trouvons. Il convient de lutter contre la personnalisation et la concentration du pouvoir. Le programme du NFP comprend trois temps : ruptures (15 jours), bifurcations (100 jours) et transformations (la suite). Ma méthode sera participative avec des groupes thématiques, des regards issus du terrain et de la concertation citoyenne. »

LA PREMIÈRE CIRCONSCRIPTION DE SAÔNE-ET-LOIRE

Le député sortant est Benjamin Dirx (Renaissance). La 1ere circonscription correspond aux cantons de la Chapelle-de-Guinchay, Cluny, Lugny, Mâcon Centre, Mâcon Nord, Mâcon Sud, Matour, Saint-Gengoux-le-National, Tramayes.

Les candidats sont :

• Benjamin Dirx, député sortant – Renaissance
• Rachel Drevet – Rassemblement national
• Armand Roy – Debout la France
• Jean-Luc Delpeuch, (non encarté) – Écologistes / Nouveau Front populaire
• Jean-Philippe Belville- Les Républicains
• Christophe Srpingaux – Lutte Ouvrière

Texte et photos : Éric Bernet