Exposition « La Veyle occupée, la Veyle libérée » : Une seconde conférence très suivie

Devant une centaine de personnes, le Docteur en histoire contemporaine et chercheur partenaire à l’Université Paris 1, Guillaume Pollack, a donné une conférence ce samedi après- midi dont le thème était : « L’armée du silence. Des agents secrets en France occupée ».
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Le désastre militaire de 1940 oblige à une redéfinition des stratégies de défense. Les réseaux, la lutte clandestine (contraire à l’honneur militaire pour certains généraux), en sont l’expression.

C’est depuis Londres où sont réfugiés l’ensemble des gouvernements en exil qu’est décidé la constitution de réseaux, car on ne peut pas envoyer les troupes conventionnelles, même si jusqu’au printemps 1941, Londres n’a pas une idée précise de ce qui se vit en France occupée.

Ces agents étaient constitués en réseau, mais on doit oublier l’image des agents secrets virils, érotiques,…Leur action clandestine était couplée avec leur vie de travail, avec leurs occupations familiales.

Aucun d’eux n’avait une idée du plan de bataille général. Ils voyaient juste ce qu’ils avaient sous les yeux et ils ne sont recrutés, hommes ou femmes, que s’ils peuvent rendre un service particulier au réseau : une mission de renseignement, un acte de sabotage, une aide pour évacuer des aviateurs,….

Ils sont recrutés là où est le besoin du réseau, au moment où celui-ci en a besoin pour une mission définie.

Hommes et femmes ont exercé les mêmes rôles et ont été soumis aux mêmes risques.

Combien étaient-ils ? Lui les a compté et en dénombre 89 918, dont 48% seraient de la France Libre. Et donc 52 % n’ont pas travaillé pour la France Libre. Ce qui posera d’autres problèmes à la fin de la guerre, temps où il y aura des enjeux politiques et mémoriels…..

Le cloisonnement entre les réseaux était plus que théorique. Tout le monde, au moins à échelle locale, se connaissait.

Qui était le chef ? Le chef est celui qui a la liaison avec Londres (donc des moyens radios, abandonnés après 1942, car détectés en 20 minutes par les allemands) et qui a l’argent.

Quels est le rôle de ces réseaux dans la victoire finale ? L’objectif était de donner aux Alliés les meilleures conditions pour gagner. C’est une des raisons qui ont fait choisir la Normandie pour le Débarquement, car il y avait eu énormément de données remontées par les réseaux.

Les actions de sabotages permettaient de « donner du temps » aux Alliés.

Comment était-on sûr de recruter la bonne personne ? « C’était un pari sur la mort », car en face, l’Abwehr était composé de professionnels de la traque.

Un dernier point : l’environnement violent dans lequel évoluaient ces agents. C’était des amateurs, inexpérimentés dans le combat clandestin, fassent à des professionnels qui torturaient, qui violaient, qui voulaient faire parler les agents capturés.

En conclusion, les acteurs et actrices des réseaux ont eu un rôle important pendant la guerre,

Ils ont vécu des expériences en dehors de toutes normes et ils ont obéi à des objectifs souvent en improvisant.

Malgré la mort, annoncée quand on était recruté, ils sont allés au bout de leurs engagements pour une cause qui, souvent, les dépassait.

Après quelques questions des personnes présentes, Christophe Greffet a conclu cette conférence en évoquant la « mémoire oublieuse », le SOE et ses agents et le temps où l’on ne voulait pas évoquer les résistants étrangers…

Texte : Anne-Marie Frénois / Photos : Hélène Anglesio

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