jeudi 21 novembre 2024 13h00
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Ain : Découvrez l’allocution de la Préfète Chantal Mauchet à l’occasion du Congrès départemental des maires
Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Président de l’Association des Maires et des Présidents d’Intercommunalités de l’Ain,
Monsieur le vice-président de l’Association des maires de France,
Mesdames les sénatrices,
Monsieur le sénateur, Messieurs les députés,
Madame la vice-présidente du Conseil régional,
Monsieur le président du Conseil départemental,
Mesdames et Messieurs les maires,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie de m’accueillir à votre assemblée générale. J’ai le plaisir d’y participer, accompagnée des sous-préfets et des chefs de services de l’État.
Cette matinée a révélé des échanges nourris et constructifs, à l’image du dialogue continu qu’entretiennent les services de l’État et les élus dans notre département. C’est pour moi l’occasion de comprendre vos attentes, vos préoccupations et de m’efforcer d’y répondre. Chaque rencontre et déplacement que j’effectue dans l’Ain est un plaisir renouvelé. Chaque contact est précieux et m’aide dans ma tâche : vous avez bien voulu m’inviter le 7 juillet au conseil d’administration de l’AMF de l’Ain où les nombreux élus présents ont exprimé leur ressenti de la situation. J’ai fait plusieurs visites communales et rencontré les présidents d’intercommunalités qui m’ont proposé de m’inviter aux conférences des maires de chaque territoire ; je m’y rendrais avec les services de l’État pour répondre à vos questions et afin que vous mettiez des visages chez les responsables des administrations de l’État en charge de vos questions. Il est pour moi essentiel que le travail commun soit constant et facile pour vous.
Mesdames et Messieurs les maires, en tant que représentante de l’État dans le département, je tiens à vous adresser mes remerciements et ma profonde reconnaissance pour votre action. Je mesure l’engagement quotidien qui est le vôtre, celui d’une élue/ d’un élu au service de l’intérêt général.
Être maire, c’est être en première ligne, en endossant les responsabilités importantes dont vos mandats s’accompagnent. Dans une société ou le rapport à l’autorité tend à se diluer, être élu c’est souvent essuyer des critiques, parfois des insultes rarement des félicitations. Et pourtant, peu d’entre vous cèdent au découragement : j’ai toujours rencontré des élus fiers de leurs villages et de leurs villes, engagés pour y porter des projets concrets, au service de tous.
Dans une République décentralisée, l’État est un tout qui repose sur la complémentarité entre l’action des élus démocratiquement issus des suffrages et celle d’un État présent et facilitateur qui les accompagne, dans un esprit de dialogue et de concorde.
C’est ensemble que nous trouvons les voies d’une action efficace sur des priorités très attendues pour notre pays, notre département.
Ces priorités ont été rappelées par la Première ministre :
• Priorité I : Renforcer l’ordre républicain et encourager l’engagement ;
• Priorité II : Planifier et accélérer la transition écologique ;
• Priorité III : Atteindre le plein emploi et réindustrialiser la France ;
• Priorité IV : S’attacher à la qualité de nos services publics.
Première des priorités, c’est la sécurité, socle de nos libertés qui se construit en étroite collaboration avec les élus locaux
Lutte contre les trafics de stupéfiants, contre les rodéos urbains, prévention et lutte contre les violences intrafamiliales, renforcement de la police de sécurité du quotidien, augmentation des patrouilles de voie publique : ce sont des priorités permanentes que police et gendarmerie poursuivent sur l’ensemble du département et sur lesquelles je demande que vous soyez régulièrement informés.
Trois nouvelles brigades de la gendarmerie dans l’Ain ont été annoncées le 2 octobre par le Président de la République : ce sont des effectifs nouveaux et une réponse renforcée de sécurité. Ces brigades mobiles multi missions auront vocation à rayonner depuis Montluel, Nantua et Thoiry et à occuper le terrain en « allant-vers » les habitants.
Je tiens à saluer les forces de sécurité, policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers, qui agissent avec détermination et sang-froid. Ils ont tenu lors des épisodes de violences urbaines fin juin et début juillet pendant des soirées et des nuits éprouvantes.
Grâce à leur professionnalisme, nous n’avons à déplorer aucune victime grave de ces nuits terribles ni parmi la population, ni parmi les émeutiers, ni encore parmi les forces de sécurité intérieure.
Je tiens également à saluer votre engagement, votre disponibilité et votre courage, exemplaires lors de ces épisodes de violence. Le rétablissement de l’ordre républicain n’a pu se faire que dans le cadre d’un dialogue permanent, étroit, à toute heure, avec les élus des communes concernées mais aussi le président du Conseil départemental et les parlementaires avec lesquels j’étais en lien.
La gestion de crise est un exercice partagé. Nous devons collectivement développer une culture de la prévention des risques technologiques et naturels, nombreux dans notre département. Dans le cadre de la journée de la résilience qui vise à sensibiliser la population vous y êtes bien entendu conviés, la préfecture organise le 29 novembre des portes-ouvertes aux élus pour présenter le centre de crise et les politiques de gestion de risques.
Sachez aussi que la défense des valeurs de la République, comme la laïcité, la lutte contre le repli communautaire et la radicalisation sont des sujets auxquels les services de l’État sont extrêmement vigilants. Je suis avec mes services, à votre disposition pour toute question en ces domaines, pour tout appui dont vous auriez besoin.
La sécurité, c’est aussi celle des élus que vous êtes. En cette rentrée, Madame la Procureure de la République et moi-même sommes allées à votre rencontre pour vous présenter les nouvelles mesures de prévention et de lutte contre les violences faites aux élus. Ces violences sont inacceptables et exigent une mobilisation spécifique des forces de sécurité, de la préfecture et de la justice. C’est le sens des mesures renforcées que nous déployons et que nous nous avons présentées.
La deuxième priorité, c’est la transition écologique
Le changement climatique est déjà là et nous impose des changements significatifs dans nos manières de produire, de consommer, d’agir.
Face à ces constats, le Président de la République a proposé une planification écologique qu’il nous appartient de décliner localement pour trouver des leviers d’action (industrie, agriculture, énergie, ressources naturelles).
La préservation de la ressource en eau vous a mobilisés. Les services de l’État ont suivi attentivement la sécheresse estivale, et ont pris des restrictions progressives au travers de plusieurs arrêtés préfectoraux, jusqu’à présent encore. L’association de tous les acteurs du territoire, collectivités, usagers, agriculteurs, entreprises, est indispensable pour que ces mesures soient comprises, et respectées.
Je salue le plan de l’« Eau de l’Ain » qui est le fruit d’une démarche co[1]construite avec le conseil départemental et les chambres consulaires et de nombreux maires et acteurs locaux. Ce sont des actions concrètes pour une gestion concertée et raisonnée de l’eau. Si l’État est garant des mesures de préservation de la ressource en eau, il ne pourra mettre ses mesures en œuvre seul. Nous accompagnerons ainsi toutes les solutions qui concourront à économiser l’eau.
Le deuxième chantier concerne la décarbonation de la production d’énergie qui repose sur trois axes : la relance de la filière nucléaire, l’accélération de la production d’énergies renouvelables et la sobriété.
Tout d’abord, le nucléaire. Le département va accueillir deux nouveaux réacteurs au CNPE du Bugey annoncés par le Chef de l’Etat en juillet dernier. Les travaux commenceront en 2027 pour une mise en service en 2042. Nous devons être collectivement prêts pour tirer profit des impacts positifs de ce projet et répondre aux enjeux associés en matière d’aménagement du territoire (mobilité, logement, emploi, etc.). Vous l’avez exprimé autour de la ministre de la transition énergétique venue cet été à la centrale. Le pilotage territorial va se mettre en place prochainement, les élus de l’Ain y auront toute leur place.
Ensuite, les énergies renouvelables. Il nous faut accélérer la production d’énergie verte pour diversifier les sources d’approvisionnement. C’est le sens de la loi de mars 2023 dans le cadre de laquelle vous avez à proposer votre commune ou intercommunalité comme zone d’accélération des énergies renouvelables. L’esprit de la loi est clair : ce n’est pas une démarche descendante et imposée. Je sais que le calendrier est ambitieux et qu’il requiert un appui technique important : les services de l’État sont à vos côtés pour vous l’apporter.
Troisièmement, la sobriété. Elle s’applique sur la consommation des ressources naturelles, elle concerne le foncier, on a déjà évoqué les dispositions législatives du « ZAN ». C’est une transformation profonde du mode d’aménagement mais ce n’est pas la fin du développement : il faudra toujours construire des logements, accueillir des entreprises et des artisans, offrir des équipements publics. Surtout dans un département à démographie dynamique comme l’Ain et qui accueille des projets d’ampleur. Mes services et moi-même seront présents pour vous épauler dans ces réflexions et planifications de l’urbanisme.
L’État apporte aussi des aides aux investissements des collectivités locales pour cette transition : DETR, DSIL et fonds vert que j’ai déjà pu détailler. Le projet de loi de finances pour 2024 présente des dispositions particulièrement favorables pour les collectivités locales, en particulier le FCTVA sur les aménagements de terrain.
Le chantier de la décarbonation de notre système productif s’articule avec celui de l’accélération de la stratégie de réindustrialisation. Je souhaite, sur ces sujets comme sur d’autres, un État facilitateur
C’est le sens de la loi « industrie verte » qui, dans la continuité du plan France 2030, vise à accélérer la décarbonation de notre industrie et à faciliter l’implantation de projets industriels. La mesure clé du texte est la division par deux des délais d’instruction des dossiers d’extension ou d’implantation industrielle. J’ai souhaité que les services de l’État dans l’Ain s’organisent pour aider les collectivités à réduire les délais d’implantation des projets. Lancé le 6 octobre dernier, le comité « réindustrialisation » a vocation à lever les freins administratifs et réglementaires à l’implantation industrielle. Il sera animé par les services de l’État, sous la présidence de la secrétaire générale référente France 2030 et associera les collectivités territoriales compétentes en matière de développement économique.
Enfin, l’État continuera de répondre à la demande de service public dans le département
De nombreux programmes et modes d’accompagnement des communes et communautés de communes ont été développés dans le département :
• France services ;
• France numérique avec les conseillers numériques, la couverture mobile, le déploiement de la fibre ;
• Action Cœur de ville dont bénéficient Bourg en Bresse, Ambérieu en Bugey et Oyonnax ;
• Petites villes de demain dont 23 communes de l’Ain qui jouent un rôle de centralité et rayonnent dans leur territoire, sont lauréates ;
• Des opérations de rénovation urbaine de l’ANRU : Bourg en Bresse, Oyonnax et Bellignat, Ambérieu.
Ces priorités sont ambitieuses mais elles nous engagent ensemble dans un esprit de responsabilité. Soyez assurés que vous trouverez toujours en l’État un partenaire de confiance, solide et ambitieux au service de l’Ain et de ses représentants.
C’est un gage de cohésion du pays.
Dans ce contexte international de crise et de terrorisme, de fractures dangereuses dans la société, le Chef de l’État, hier, nous a rappelés tous à l’unité. Vous êtes les piliers de la démocratie et vous faites vivre chaque jour cette recherche d’unité entre nos concitoyens par votre mandat. Pour cela, je me permets de vous réaffirmer mon soutien et mon profond respect pour votre engagement.
Je vous remercie.
Communiqué de la Préfecture de l’Ain